Diana Plachendovskaya
Diana Plachendovskaya
Zur Person
Werdegang
Diana Plachendovskaya est depuis 2022 doctorante à l’École des hautes études en sciences sociales. Sa thèse, co-dirigée par l’historien de l’art Rémi Labrusse et la philosophe Barbara Carnevali, porte sur les bijoux fantaisie que l’écrivaine Elsa Triolet a créés pour la haute couture et la mode au début des années 1930 à Paris. L’axe principal de cette recherche consiste à investiguer l’aspect politique de la parure dans les cultures communistes soviétique et française, auxquelles Elsa Triolet reste associée en tant qu’écrivaine et personnalité publique, mais aussi en tant que muse notoire du poète Louis Aragon. Le projet croise ainsi l’histoire des arts décoratifs, l’histoire du communisme et la distribution du travail artistique, que ce soit au sein des couples d’artistes ou parmi les intellectuelles exilées à Paris après la révolution d’Octobre.
Après des études en histoire de l’art à Sorbonne-Universités, Diana Plachendovskaya rejoint l’EHESS afin de mener une recherche en master sur la mode et les apparences soviétiques dans la veine de l’esthétique sociale, approche développée par la philosophe Barbara Carnevali. Elle a également enseigné pendant ses années de doctorat à l’EHESS.
De septembre 2025 à août 2026 ses recherches se font à l’aide de la bourse INHA / DFK Paris.
Forschungsprojekte
L’art et la politique de la parure en contexte communiste. Le cas des bijoux d’Elsa Triolet 1929-1931.
Dans le cadre de cette résidence de recherche, Diana Plachendovskaya entend développer plusieurs aspects théoriques de sa recherche doctorale, consacrée aux bijoux d’Elsa Triolet. Le conflit entre la parure de mode et le réalisme littéraire dans le parcours intellectuel et artistique d’Elsa Triolet en constituera l’axe principal. Les raisons de la dissonance entre deux projets artistiques, celui d’embellir et de « dire vrai », invitent à construire une généalogie plus générale de la réduction des moyens artistiques comme principe politique de l’art révolutionnaire, appliqué aux apparences, présentation de soi et styles de vie des intellectuels et artistes communistes en France et en URSS. Peut-on concevoir à partir des bijoux « pauvres » d’Elsa Triolet, diffusés auprès des clientes des maisons de haute couture à Paris, tout autant que de la bohème de Montparnasse, le « bijou communiste » - celui qui remplit la fonction de distinction esthétique sans qu’elle soit celle de classe ? Peut-on penser l’investissement temporaire du champ décoratif par l’écrivaine autrement qu’en tant que travail alimentaire ou que « désengagement » de la vie politique ? L’injonction à la simplicité et l’appel à l’économie des moyens, qui traversent l’histoire de l’art engagé, sera pensée à travers les théories modernistes, mais aussi la pratique des avant-gardes russes, qu’elles soient littéraires ou plastiques, pour lesquelles Triolet a joué le rôle de passeuse entre Paris, Berlin et Moscou au cours des années 1920 et 1930.