Sabrina Dubbeld
Dr. Sabrina Dubbeld
Université Paris-Nanterre (septembre 2021 – août 2022)
projet postdoctoral : De l’appel du mur à l’artivisme : lorsque le graff devient « écriture en événement » Regards croisés sur les scènes graffs françaises et grecques aujourd’hui
Vita
Sabrina Dubbeld est docteure en Histoire de l’art contemporain et chercheuse associée au HAR (Histoire des arts et des représentations, université Paris-Nanterre).
Après l’obtention d’un contrat doctoral (Université Paris-Nanterre, 2009-2012) doublé d'une mission de chargée d'études et de recherche temporaire à l'INHA en association avec le MAMVP (2009-2011), elle a réalisé un post-doctorat au MUCEM portant sur « le graff en Méditerranée entre légalité, illégalité et tolérance. Etude comparative de la scène française (Marseille) et nord-italienne (Milan, Venise, Gênes)». Elle a également été chargé de recherches au MAMVP et à la fondation Hartung-Bergman.
Parallèlement à son activité de recherche, elle a enseigné à l’université Paris-Nanterre (ATER, PRAG), Paris I, Paris IV, Picardie Jules Vernes, Lyon II ainsi qu’en école d’art où elle est également régulièrement jury (ESAD d’Amiens, ESADSE Saint-Etienne, IDBL..). Elle poursuit également une activité de commissaire d’exposition depuis 2013 (Musée de la Cohue, Vannes, Musée des Beaux-arts de Lyon, BILD/FRAC PACA, etc.).
Axes de recherche
De l'appel du mur à "l'artivisme", lorsque le graff devient "écriture en événement".
Regards croisés sur la scène graff parisienne et athénienne aujourd'hui.
Ce projet de recherche vise à interroger la dimension politique et militante que peut revêtir le graff dans l’espace public aujourd’hui en se focalisant plus particulièrement sur des productions qui participent d’un « événement d’écriture » (Béatrice Fraenkel). Dans ce contexte, la pratique et les modalités d’actions du graff le placent en effet dans une situation privilégiée pour répondre aux impératifs circonstanciels et contestataires, notamment lorsqu’il dialogue avec d’autres formes d’écritures subversives. Ce type d’interventions graffées n’est toutefois pas sans entraîner, dans son sillage, des bouleversements du point de vue du faire. Parmi les points auxquels nous souhaiterions accorder une attention toute particulière au cours de notre analyse de ces « graffs en événements » figurent : leurs conditions matérielles de production et de réalisation ; la question des « échos scripturaux » (Yves Pagès) ; les logiques d’effacements ou de pérennité ; la circulation des représentations, des transferts culturels ; la dimension dialogique de ces œuvres ; les rapports de visibilité et d’invisibilité qui se jouent au travers de ces gestes, leurs auteurs témoignant très souvent d’une « quête pour la représentation » (Maxime Boidy).
Les scènes et terrains que nous investiguons ont été sélectionnés en raison de la richesse des graffs politisés dont ils recèlent. Ainsi, en région parisienne, les actions des Gilets Jaunes ainsi que celles organisées dans le sillage du mouvement « Black Lives Matter » ont entraîné une floraison de fresques et graffs qui ont disparu et réapparu au gré des effacements sollicités par les autorités. Leur étude est mise en perspective avec une enquête ciblée à Athènes. Ce choix s’est imposé en raison de la mobilité des graffeurs et de la résonnance socio-politique ces deux territoires, au cœur d’événements d’écritures majeurs à caractère révolutionnaire au cours des cinq dernières années.