Le réel et l'imaginaire : modes d'appropriation de l'art amérindien par les surréalistes

Conférence

Le réel et l'imaginaire : modes d'appropriation de l'art amérindien par les surréalistes

Marie Mauzé, directrice de recherche (CNRS), Laboratoire d’anthropologie sociale

Après avoir présenté le contexte culturel et historique dans lequel les surréalistes se sont intéressés à l’art amérindien, on abordera la question de l’appropriation matérielle et intellectuelle des objets, ceux-ci constituant le point d’entrée  dans le système de pensée des sociétés autochtones. L’appropriation fondée sur l’esthétisation de ces objets et leur reconnaissance comme œuvres d’art a permis d’établir des analogies entre celles-ci et les œuvres surréalistes, et de mettre en évidence des affinités entre la pensée surréaliste et la pensée amérindienne. La reconfiguration de ces objets dans des catégories propres au surréalisme, étrangères à celles des cultures d’origine, est aujourd’hui fortement critiquée à la fois par les défenseurs des théories postmodernes et postcoloniales et les représentants des sociétés concernées. Toutefois, on verra que les surréalistes et les autochtones partagent l’idée que les objets sont dotés d’une capacité à agir sur le monde.